Charles Menge est un artiste-peintre suisse qui est né le 16 avril 1920 à Sion et décédé le 1er janvier 2009 dans la même ville.
Sa carrière de peintre s’étend sur une période de 65 ans. Sa première exposition a eu lieu en 1944 dans sa ville natale de Sion et la dernière en 2008 dans le village de Savièse. C’est un artiste dont l’œuvre mérite d’être connue et explorée. Entrer dans l’univers d’un artiste c’est parcourir un chemin personnel que chacun effectue à son rythme selon ses envies et ses sensibilités.
Parmi ses quelque 400 créations que nous vous présenterons, il y en aura certaines qui toucheront quelque chose au fond de vous-même et c’est tout là l’intérêt de la rencontre entre la sensibilité d’un artiste et celle qui anime ceux qui regardent, écoutent, ressentent.
Charles Menge avait une vie intérieure riche et intense qu’il exprimait à travers ses peintures. Il était également un grand amateur de littérature, de philosophie, de poésie, d’histoire. Les textes qu’il trouvait beaux, inspirants, censés, intelligents, qui le touchaient et l’interpellaient, il les découpait, les collait et créait ainsi une collection d’écrits. Il a ainsi accumulé une série dossiers regroupant ces textes au cours des années.
Il avait aussi pour habitude d’écrire ses pensées dans des cahiers et autres feuilles volantes. Il éprouvait une grande sensibilité pour la condition de l’Homme au sens de l’Etre humain lors de son passage sur cette Terre tout en cultivant un espoir pour son devenir dans l’Au-delà.
En regardant ses peintures, on découvre la vie intérieure qui l’habitait. Ses thèmes ont une résonance universelle comme la nature, la mort, la guerre, la foi, la beauté, l’amour, la femme, l’au-delà. Sa peinture de style figuratif dégage une énergie et une vie de la part de ses personnages dont certains sont peints sans visage. Ils sont souvent représentés dans leur environnement de vie familial, de travail, dans leur élément naturel.
Ils sont parfois intégrés dans des événements historiques qui ont jalonné notre Histoire, ou à travers leurs croyances, mettant en scène des contes et légendes qui ont jalonné l’Histoire de l’Humanité. Charles Menge était très croyant et des scènes de la Bible se retrouvent également dans un certain nombre de ses tableaux.
C’est bien là le sens de la peinture, que de réveiller quelque chose de profond et personnel au fond de nous-mêmes et de laisser remonter ces émotions, ces souvenirs et sensations à la surface. L’Art en général, mais peut-être plus particulièrement la peinture qui stimule le sens visuel, peut avoir ce quelque chose de magique qui éveille notre esprit à quelque chose de transcendant qui nous dépasse et se trouve hors du temps et de notre espace de vie et de pensées. Contes et légendes, croyances et histoires, évènements historiques et mystères nous ont tous accompagnés un jour ou l’autre dans notre enfance, notre vie d’adulte, notre vieillesse, en résumé lors de notre passage sur cette Terre.
Qui n’a jamais frissonné en étant confronté à des histoires de monstres et de méchants, éprouvé de l’espoir à l’idée de l’existence d’un monde invisible rempli d’espérance, éprouvé un frisson en repensant à des sentiments amoureux.
Qui ne s’est jamais posé la question du sens de notre vie ici et maintenant, pourquoi suis-je né, pourquoi certains vivent heureux, d’autres ne connaissent que souffrances. Ces questions existentielles n’ont jamais cessé d’occuper les pensées de Charles Menge, voire de le tourmenter. De sa modeste position d’artiste sur cette Terre, il a tenté d’y répondre à sa façon à travers ses peintures.
Lorsque vous regarderez et observerez ses peintures et ses dessins, certains d’entre vous sentiront peut-être se réveiller des émotions et des sensations qui vous ont habité un jour ou l’autre. Elles sont là et ne demandent qu’à remonter à la surface pour être vécues et comprises par l’être que vous êtes devenu et qui regarde ce tableau.
Faits marquants
Ses jeunes années
Il entreprend des études à Genève à l’Ecole des Arts Industriels où il lui sera décerné un premier prix de lithographie et à l’Ecole des Beaux-Arts; il a pour professeurs Gabriel Edouard Haberjahn, Philippe Hainard, Jacques Jacobi, Fernand Blondin, Fernand Bovy et Albert Rheinwald. Il occupe ensuite un emploi de graphiste dans une fabrique de cigarettes à Zürich. Il fait son Ecole de recrues et du service militaire. C’est en 1944 qu’il expose pour la première fois ses œuvres à Sion et remporte un grand succès; il entreprend des voyages d’études à Florence, Paris, Amsterdam, Louvain et en Provence.
1950-60
Il expose à la galerie Brandt à Amsterdam et réalise une grande peinture murale pour le restaurant de l’université de Louvain (9x 2,4 m). Il réalise, à Sion, une peinture murale dans l’école primaire de garçons et plusieurs fresques notamment une fresque historique dans la caserne de Sion (9×2,2 m), une fresque au centre valaisan de pneumologie à Crans-Montana (8×2,2 m ) et une autre au musée valaisan de la vigne et du vin de Sal-quenen (5 x 1,8 m). Il rentrera ensuite définitivement à Sion et s’installera à Montorge au dessus de Sion.
1970-1990
Il va poursuivre se développement de son art au point et se fera reconnaître dans le milieu. Ainsi, l’une de ses œuvres est choisie par le jury de l’Unicef à New York pour y être exposée. La consécration. Il continuera ensuite à exposer dans plusieurs galeries, surtout en Suisse.
2000-2009
Charles Menge a régulièrement exposé à Sion, Sierre, Martigny, Monthey, Ardon, Montana, Montreux, Aubonne, Allaman, Berne, Amster-dam, Lausanne, Genève, Neuchâtel et Bâle. Ses œuvres se trouvent dans de nombreuses collections privées et publiques notamment à Paris, Bruxelles, New York, Francfort, Amster-dam, Genève, Bâle et Berne.
C’est le 2 janvier 2009 que Charles Menge décède en lisant dans son atelier de Montorge.