CollectionLe Bien, le Mal
Charles Menge était d’une très grande sensibilité intériorisée même s’il donnait sous ses apparences extérieures l’image d’un homme sûr de lui avec une forte personnalité peu apte à la compromission sur ses valeurs et ses croyances, qu’il n’hésitait pas à exprimer haut et fort. Cette façon d’être était une carapace qui cachait un être torturé par la recherche du sens de la vie sur cette Terre et dans l’espéré Au-delà.
Charles Menge est né en 1920, à la sortie de la Première guerre mondiale dans un monde meurtri et encore marqué par les cicatrices du conflit. Il a été le témoin de la Deuxième guerre mondiale durant laquelle des dizaines de millions d’êtres humains ont été tués de par la folie de tyrans sanguinaires. Puis il a assisté à l’avènement et à la chute du communisme, système dans lequel l’être humain est réduit à l’état d’objet au service d’une organisation. Au cœur du fonctionnement des systèmes totalitaires qui ont essaimé au cours du 20ème siècle et avant, la personnalité, l’individualité des êtres, leur richesse individuelle et spirituelle n’avaient aucune place. Sa sensibilité à la condition de l’être humain l’a fait abhorrer ces évènements et ces systèmes qui ont représenté des réalités marquantes du 20ème siècle.
L’artiste n’a eu cesse de représenter ces réalités de façon dramatique et violente dans une série de tableaux présentés dans cette section. Une foi profonde l’a habité durant toute sa vie et ne lui a jamais enlevé la croyance et l’espérance qu’il existait une réalité au-delà de cette vie terrestre synonyme de souffrances et d’enfer pour un grand nombre d’entre-nous. Cette dichotomie entre le bien et le mal, le blanc et le noir, l’ici-bas et l’au-delà, la souffrance et la joie ont fortement imprégné sa pensée et sa création.